Une question de lisibilité

C'est, comme à l'habitude une récupération d'une mauvaise idée outre-atlantique développée là-bas au début du XXème siècle.
D'ailleurs, à « trumper », à tromper, clairement, vous verrez plus loin que nous ne faisons pas mieux …
Ce système est primaire, comme son nom l'indique et repose sur l'influence des médias et les sondages.

« Le phénomène des « primaires » est-il un changement de la vie démocratique et politique française ? »

Si l'histoire des primaires n'est que peu contestable (Cf. Le Monde), l'explication, non pas d'un changement, mais d'une invalidation ou plutôt d'une manipulation des électeurs, est à analyser.

Je serai bref, et pour substituer à une explication une opinion, justement parce que les politiques préfèrent et ne se privent pas, de tous temps, de poser leurs opinions plutôt que de propager la vérité.

Notre système politique a échoué, en particulier celui du régime présidentiel direct, car il ne peut plus représenter la Nation.
Celui-ci ne représente pas la France ni même un État ; il caractérise un état du système politique français.
Il est devenu illégitime quelques soient les scrutins et quelques soient les candidats élus.
De fait, nous sommes dans une impasse depuis plusieurs décennies.
En effet, la Constitution de la Vème république est si établie et solide qu'elle est pérenne ; il est très difficile de pouvoir évoluer dans son contexte.
Notre République s'applique au mieux dans le cadre de la direction quasi dictatoriale d'un président désignant un premier ministre qui nomme un gouvernement, auxquels s'ajoutent des assemblées plus ou moins tutélaires, chargées de valider les projets de rénovation et de simplification, aux dires d'un peuple qui seraient enclin à approuver, à suivre et à se taire.

Nous sommes loin de la démocratie participative, justement par que les politiques ne veulent pas partager le pouvoir !

De plus, il est d'évidence que l'apparition des primaires, si elles viennent amoindrir le rôle des militants des partis (nombre en baisse ?), vient aussi porter un sérieux coup au système dans son ensemble, parce qu'il est basé sur un électorat de théâtre (de très mauvais théâtre), destiné à évincer ou à sélectionner.
Nous ne votons plus pour des projets ou des programmes, ils sont presque identiques, nous portons notre regard sur un individu « normal » qui a une opinion ; et c'est normal qu'il en ait une.
De tout cela est issu celui (ou celle, elle en doute avec raison) qui a l'opinion la plus floue, la plus grise, la plus favorable à être celle d'Une Opinion Unique. Belle leçon de démocratie !

Ainsi qu'il est écrit : « Désormais, c’est l’opinion qui fait le parti. ».
Pour primaire que cela puisse être, il faut bien avouer qu'il est difficile de faire mieux.

Euthanasier la droite après non-assistance au suicide de la gauche ?

Aucun Français n'est convaincu qu'il faille poursuivre la mise en place de l'état d'urgence.
Pourtant, à l'intérieur de la France, si les jours ont été troublés, la réappropriation du débat public par les citoyens tels que « Nuit debout », a vu le jour.

Surprenant, les Français seraient-ils plus silencieux le jour pour être dynamiques en paroles la nuit ?

Et bien, j'en appelle aux Français, car si ces primaires voient effectivement le jour, les nuits qui vont suivre l'élection de ce président de la République vont être celles d'un jour nouveau, celui d'un véritable enjeu démocratique.

Il n'est plus question de sauver la République, il est désormais choix et liberté de mettre tout en œuvre pour défendre la Démocratie.

Il fallait le dire pour que chaque Français en prenne conscience.

Je vous le dis, je ne voterai plus pour une quelconque république, je maintiendrai mon suffrage pour la Démocratie.