Nos paroles viennent de la terre et retournent en terre. Il n'y a pas de doute en cela, pour tout homme, même pour celui qui porte témoignage de la Parole du Christ.
« … Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai ... » ( Jn 3,31-36)
Le présent sujet tente d'éclaircir, non de la nécessité qu'il y a pour nous de témoigner, en entendant son témoignage, mais celui de le rapporter distinctement et simplement, de l'évoquer à nouveau dans un contexte de vie terrestre qui a entamé son chemin vers la résurrection, de la manière la plus claire, en tout ce qui est vérité de Dieu.
Or, pour les apôtres, les paroles du Christ sont parfois obscures à tel point que le Christ, en enseignant patient, vient à nouveau leur expliquer, leur raconte des paraboles, leur répète sous une autre forme, ce qu'il a déjà formulé.
Nous-mêmes, disciples ou laïcs serions dans un environnement comparable si nous n'avions pas conscience que l’Église que nous sommes a entamé ce Chemin qui est Vérité et Vie.
L’Église se réclame et témoigne de Jésus-Christ, elle certifie que Dieu est vrai ; l’Église est entrée dans la Résurrection du Christ.
Aussi, la question qui fait jour, c'est de considérer pourquoi cette vérité a difficulté à s'étendre à ceux qui en nient l'existence, … depuis tous ceux, humbles et pauvres, qui possèdent la richesse de cette lumière qui illumine leurs vies.
Il nous faut reconnaître, que baignés dans la Miséricorde de Dieu, nous demeurons incapables, non seulement de faire ouvrages de charité, non seulement d'apporter guérisons aux malades, mais aussi d'entendre et de porter témoignage dans tout sa clarté.
Il nous manquerait, tant tantôt l'une, tantôt les deux, ... insuffisamment les trois.
Dans le sujet que j'évoque ce jour, c'est en fait l'Esprit qui nous anime, que je désire écouter attentivement pour en rapporter le plus exactement son témoignage.
En quelque situation que ce soit, les trois aspects, ceux de la charité, de la guérison (que nous pouvons aussi appeler pardon) et celui du message (ou témoignage) doivent être intimement liés, mêlés, vivants.
Je tente de vous en faire plus avant par un exemple :
J'ai eu parfois la mission de célébrer des obsèques à une assemblée réunie autour d'un défunt(e) aux dénominations et aux qualités aussi intenses que variées, au masculin comme au féminin, de celles d'un ami, d'un collègue de travail, d'un conjoint, d'un frère, d'un parent, d'un père, d'un voisin, etc., d'un chrétien, d'un homme en recherche de Dieu, j'en oublie certainement tant sont nombreuses les relations qui unissent les hommes entre eux et celles qui sont don de Dieu.
Vous pouvez savoir en y assistant, et je vous le dis librement, que ces assemblées n'étaient pas constituées exclusivement, tant s'en fait toujours défaut, de chrétiens pratiquants, présents tous les dimanches et en prière tous les jours de la semaine.
Je les aurais rencontré alors en d'autres lieux et en d'autres églises qui n'auraient pu les contenir tous ...
… C'est ce qui est arrivé, il ne pouvait en être autrement.
Je les ai rencontré en d'autres lieux et en d'autres églises qui les contiennent tous.
Oui, j'ai continué en les rencontrant l'un après l'autre, individuellement ou par petits groupes, sur leurs lieux de vie.
Ces endroits ou places, plutôt que de réels lieux de vie, m'ont fait comprendre que ma compassion et le témoignage ne suffisaient pas, ils attendaient la guérison !
C'est pourquoi j'ai continué à marcher, allant chercher sous mes yeux la médecine de l'Esprit qui est tombée du ciel comme sont tombées sur moi mes lunettes que je ne voyais plus.
Oui, j'attendais aussi ma propre guérison !
Désormais, il n'y avait plus de doute, il fallait bien les trois.