Le terme d'opposition politique est impropre. Nous devrions employer les termes de minorités politiques.

Il est nuisible de considérer l'opposition comme une entité coexistant avec la majorité à seule fin de nuire à cette dernière, communauté de personnes que leurs opinions, leurs intérêts dressent les unes contre les autres, dans un antagonisme, une antonymie, une antinomie, un combat, un contraire, une contradiction, un désaccord constant, des heurts et des luttes mesquines, optimisant les défauts et les qualités, les compétences et les incompétences, source de conflit, de contestation, de discorde, de dispute, de dissension, de dissentiment, d'hostilité, de rivalité, de vision inconciliable, dont les fins sont de rendre égales et opposées de telle façon que les systèmes, exécutif, législatifs et judiciaire soient conduits par égalité à la neutralisation de toutes les forces en présence, à l'immobilisme, véritable paradoxe de la scène et de la vie politique dont l'enjeu principal est d'organiser une vie sociale au sein de la cité, de l’État et du gouvernement des pays ...

Dans le jeu démocratique où la majorité et « l'opposition » jouent ainsi les rôles de leur commune destruction et se trouvent hors de la complémentarité, l'issue est l'échec à responsabilité partagée.

Lors d'élection importante et dans cette configuration, il est impossible de faire confiance à l'une ou à l'autre. Prenant l’exemple des élections présidentielles de 2012, il est illusoire de pouvoir accorder une confiance au président et à l'équipe gouvernementale sortante tout comme il est chimérique d'espérer que l'opposition d'hier puisse trouver une quelconque efficacité demain puisqu'elle a réduit son action dans une destruction systématique ou l’utilisation de frein et de levier favorisant un principe d'étouffement et non la complémentarité de vue.

La démocratie française se trouve confrontée dans ce dilemme, depuis longtemps observé par les experts et analystes politiques.

Dès lors et très justement, à l'inverse de ce qui serait souhaitable, nous assistons à la disparition des minorités politiques les moins significatives, les seules qui pourraient présenter valablement des solutions permettant de sortir de cette crise. Mécaniquement, le système répond en favorisant les options anti démocratiques, en niant les différences, en reflétant les contrastes de deux machines plutôt que de deux partis, quasi semblables dans leurs propositions et dans leurs projets, seulement opposées dans l'imagerie des deux personnes qui les représentent, deux frères ennemis, élection réductive et traduite en un combat des chefs à l'issue de laquelle les fameuses valeurs de travail, de responsabilité et d'autorité vont continuer à se compenser et se neutraliser !

Nous sommes dans un système manifestement entropique. Il est de notre rôle de l'avoir expliqué une fois de plus, de souligner et de suggérer bien évidemment les solutions quasi évidentes qui permettraient de nous en sortir.

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