Les deux derniers présidents de la République française ont, par leurs exercices, mis à bas la présidence.
En conséquence, le régime semi-présidentiel s'en trouve affaibli, au moins par l'évolution de la représentativité de la présidence.

Un des critères qui est la base de la définition de l'aspect présidentiel est que le chef de l’État, ou président, est élu au suffrage universel direct.

La question du bien-fondé du type d'élection ou système de vote peut se poser dans la mesure où la représentativité attendue viendrait à être illégale ou illégitime.

1. Légalité :

Est-ce légal qu'un président publie un livre dont le titre est : "Un président ne devrait pas dire ça …" ?

...


  • Oui, il le peut, surtout s'il ne dit pas ni ne fait pas ce qu'il publie qu'il ne devrait pas dire ou ne pas faire.

Malheureusement, François Hollande revendique d'avoir dit ce qu'il ne faut pas dire et d'avoir fait ce qu'il ne faut pas faire !
De plus, pour dire et mieux faire, il eut mieux valu et plus simplement utiliser l'affirmation plutôt que la négation.

  • Non s'il est président et qu'il dit et fait ce qu'il ne faut ni dire ni faire, parce qu'il est censé représenter tous les français.
  • Oui s'il n'est plus président et qu'il explique ce qu'un président ne doit ni dire ni faire.

C'est pour cela et en partie que nous pouvons lire des commentaires :

implicite et journalistique : De la bêtise ? De la bâtardise ?
"On hésite sur le choix du mot. Est-ce de l'inconscience ? De l'imprudence ? Du cynisme ? Ou du masochisme ? Guillaume Tabard: « Les dégâts d'une présidence bavarde » " - Le Figaro Mis à jour le 12/10/2016 à 20:02.

Un euphémisme journalistique : « gâcher » d'Alain Duhamel

2. Légitimité :

Si la représentativité est légale, en devoir et en droit, puisqu' acceptée par tous, est-elle pour autant toujours légitime ?

En effet, si un système si bien conçu soit-il, mène à une aberration, faut-il le conserver, s'en défaire ou le parfaire ?

Plus simplement, cela revient à établir ou à redéfinir ce qui est normal et ce qui ne l'est pas ou ce qui ne l'est plus, dans le cadre d'une majorité légale suffisamment constante et forte.

3. Qu'elle est l'aberration ?

Les propos relatés dans le livre "Un président ne devrait pas dire ça …" relèvent-ils d'une autorité qui est fondée sur des bases juridiques, sur des bases éthiques et morales qui permettent de recevoir le consentement des Français ?

Ce serait poser une question de légitimité si la question de légalité est déjà résolue.

Supposons qu'elle le soit,
(elle ne l'est pas ; 2ème cas, négatif).

Par les prochaines élections, nous allons obtenir une réponse : celle établissant que la poursuite d'une présidence avec le même président peut être légale (voir plus haut) et légitime, si nous y consentons.
Si nous n'y consentons pas, elle est considérée illégitime au regard d'une autre perçue comme plus favorable ou « plus légitime ».

Nous allons cependant continuer d'ignorer l'état de légitimité du président actuel dans l'exercice de ses fonctions, c'est-à-dire, à proprement parlé, de la légitimité du quinquennat ou du système qui a ouvert ce précédent mandat et qui en ouvre le suivant, sur des bases légales identiques, ... sinon légitimes.

  • De fait à un régime semi-présidentiel légitime peut succéder un autre qui peut l'être.
  • Un régime semi-présidentiel légitime peut succéder un autre qui est illégitime.
  • Cependant, lorsque le régime est installé au moins une fois dans l'illégitimité, il n'est pas prévu qu'il puisse revenir à la légitimité.

Il est seulement prévu et fait en sorte qu'il soit difficile voire impossible de sortir de ce régime.

Il est pourtant démontré qu'il fonctionne sur une représentation aberrante et inefficace, déclarée à un moment donné illégitime.