La perte du sens et des sens, pour le chemin du sens

Que peut penser celle ou celui qui mène son troupeau de brebis ?
Déjà parmi vous s'élèvent des voix qui murmurent fort qu'il serait improbable qu'il puisse y avoir des femmes qui conduisent les bêtes.

Sous prétexte de tradition, nous nous sommes rangés dans les habitudes en rejetant ce qu'il peut nous arriver de nouveau, largement et du moins pour qu'il demeure extérieur sinon étranger à nous-mêmes.
Or je vous le concède, tout demeure inchangé, sinon par des apparences trompeuses qui nous font voir le monde différemment qu'il était précédemment, du moins parce que nous réagissions et nous répondons encore et toujours incorrectement.

L'espace économique, naturel, social et technologique y sont pour beaucoup, dites-vous.

C'est parce que nous considérons ainsi l'environnement qu'il nous paraît la justification facile de nos actes maladroits, mauvais ou pires encore.
Ce qu'il y aurait de réellement novateur, novatrice si elle pouvait l'être, ce serait notre faculté à nous considérer ouverts, sans idées préconçues, en nous soumettant à la seule loi de nous aimer tous et à réaliser ce qui est utile à tous.

Or en cela nous avons omis de nous y préparer, en être et en avoir.
Certes, des philosophes, des scientifiques ou des religieux, tels que Matthieu Picard, plaident pour l'altruisme.
Mais il y a loin de considérer l'altruisme en soi ou de l'observer telle une utilité, quelle qu'elle soit, matérielle et à but mercantile.

Prétextant nos insuffisances et sous le prétexte de maladies ou des maux qui nous paraissent mal connus ou obscures, nous multiplierons les capteurs comme s'il s’agissait de mieux nous capter nous-mêmes, sonder ce qui est défaillant ou ce qui va défaillir en nos corps machines, plutôt qu'en nos esprits.

De fait, si nous prenons conscience et connaissance, en toute appartenance et égalité, en nos corps et et nos esprits, nous nous révélons devoir apporter témoignage de ce qui est et de ce qui vit, d'une unité qui est au-devant de nous et qui nous anime, et pour laquelle nos réaffirmons constamment « je t'aime , je te suis », parce qu'elle nous aime et nous invite à la suivre.

C'est pourquoi nous chantons un hymne à eux, déclinaison imparfaite et sonore de ce « je t'aime » adressée à lui.